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Fertilisation Nourrir tout le monde : un grand défi

La population mondiale va passer de 6,5 milliards à 9 milliards d’ici 2050. Réussir à nourrir tout le monde sans épuiser les ressources naturelles va être un vrai défi pour l’agriculture qui va devoir produire plus et mieux. Près de trois cents professionnels ont débattu des multiples enjeux à Reims lors des 3es journées de la fertilisation de l’Unifa.

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Exposés et débats se sont succédés. (© Terre-net Média)
« Nourrir tout le monde sans affamer la terre.» L’intitulé des 3es journées de l’Unifa* résume parfaitement une des grandes problématiques agricoles des décennies à venir. « C’est un vrai défi car, pour nourrir 9 milliards de personnes, il va falloir doubler la production agricole sur une terre qui ne s’agrandit pas, tout en limitant le réchauffement climatique, a souligné Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, qui n’a finalement pas pu participer aux débats mais qui avait enregistré une interview. Mettre en place une agriculture productive et à la fois écologiquement responsable va être indispensable. En tant que principal producteur européen, nous avons un rôle à jouer, à travers les échanges et le commerce, mais il faudra surtout que les pays souffrant le plus de la faim puissent se nourrir eux-mêmes grâce à une reconstruction de leur agriculture vivrière. »

« Faire plus avec moins »

 « Nous allons devoir inventer une agriculture « écologiquement intensive » qui consomme moins d’énergie tout en produisant plus d’aliments et d’énergies, a enchaîné Bruno Parmentier, le directeur de l’école supérieure d’agriculture d’Angers. Jusque-là, on a fait tout le simple : produire plus avec plus (plus d’eau, plus d’engrais, plus d’énergies, etc.). Maintenant on va attaquer tout le compliqué : produire plus avec moins puisqu'on doit absolument préserver nos ressources et nos terres. C’est fini les tonnes ! Bienvenu dans le siècle de l’intelligence ! Il est urgent de réfléchir et d’agir. »


Bruno Parmentier, directeur de l'ESA Angers. (© Terre-net Média)
Dans un exposé ultra vivant, volontairement cynique et provocateur afin de frapper les esprits, Bruno Parmentier a notamment aussi évoqué les risques de pénuries et d’épidémies entraînées par l’accroissement démographique et par le réchauffement climatique. « Pour l’instant, les Chinois consomment de la viande et pas de produits laitiers, contrairement aux Indiens qui consomment des produits laitiers et pas de viande. Mais si jamais l’Inde et la Chine se mettent à manger de la viande et du fromage, on est foutus ! », a-t-il par exemple illustré en rappelant que déjà 800 millions de personnes étaient actuellement sous-alimentées.

Miser sur la recherche

Et les acteurs de la fertilisation ont un grand rôle à jouer, via la recherche notamment. « Notre double mission est de bien nourrir les plantes pour mieux nourrir les hommes, et d’améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols afin qu’ils ne s’appauvrissent pas, a indiqué Daniel Grasset, le président de l’Unifa. On peut encore gagner beaucoup en efficacité en essayant de mieux comprendre les plantes et en optimisant l’utilisation des produits grâce à une meilleure information. Nous allons devoir aller plus vers l’innovation et les services auprès des utilisateurs. »

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